L’art du commentaire

Je viens juste d’écouter les informations à la télé … je suis éberlué par l’absence totale de rapport qui existe entre les paroles prononcées et les commentaires qui en sont faits … illustration :


Je vous le livre comme je viens juste de l’entendre :

Port Marly :

la commentatrice : « l’université d’été de l’UMP vient de commencer à Port Marly … La contestation fait rage parmi les militants : »

Interview de Valérie Pécresse : « Je pense que quand on est au gouvernement, ou on démissionne, ou on soutient le gouvernement … je soutiens le gouvernement … »

Interview de [je n’ai pas noté son nom] : « Je ne suis pas choqué par la politique de Nicolas Sarkozy … en particulier, quand le président siffle la fin de la partie, on n’est plus là pour remettre en cause ses décisions ».

Je n’en crois pas mes oreilles ! Où est la contestation ?

Attention ! Entendons nous bien ! Je n’ai jamais dit que l’information comme quoi la contestation existait, était totalement fausse ! Mais enfin les exemples étaient particulièrement peu démonstratifs, pour ne pas dire plus ! … Le commentaire était donc particulièrement biaisé.

Flash Back 1 :

Du coup, je replonge dans un article lu récemment :

Titre de l’article : « Expulsions des Roms : Le pape critique la France ».

Citation de la parole papale dans le même article : «  le Pape Benoît XVI a appelé les pèlerins à accueillir les hommes de toutes origines, rappelant que  tous les hommes sont appelés au salut  »

Je vous laisse juge …

Flash Back 2 :

Interview de Bernard Kouchner sur RTL …

Les journalistes retiennent de l’interview le titre suivant : « Expulsion des Roms : Bernard Kouchner dit avoir hésité à donner sa démission »

Je vous invite à écouter le dit interview sur YouTube !

Personnellement, j’en retiens ce qui suit : à la suite des attaques répétées du journaliste lui demandant si ses convictions ne lui ont pas donné envie de démissionner, Bernard Kouchner répond excédé : « démissionné, j’y ai pensé … oui Monsieur ! » … Suis un long discours bien argumenté, expliquant qu’il faut quand même faire quelque chose pour le problème Rom, et qu’il soutient globalement la politique du gouvernement ».

L’a-t-il dit ? Oui, indéniablement ! … Etait-ce son message de fond ? de toute évidence, non !

Ras le bol des citations hors contexte !

2 thoughts on “L’art du commentaire

  1. Ce n’est encore qu’une affaire de modèle économique !

    Pour vivre, un média n’a que quelques ressources :
    1/ l’argent du contribuable : incontournable politiquement
    2/ l’argent de la Pub : il faut faire de l’audience
    3/ l’argent de l’actionnaire : il faut satisfaire ses désirs restons polis !)
    4/ les dons des clients : … Mme Bettencourt ?
    et donc il ne reste qu’à limiter les dépenses au plus pressé :
    – répéter les mêmes infos, gratuites et insipides, que les autres (il en en a même qui ne publient que les titres des autres : la revue de presse !)
    – ne changer que les titres en tirant les textes ou reportages de rédactions partagées
    – décorer le texte avec des photos pas chères (même si sans rapport)
    – payer les pigistes avec un lance-pierre (voire un lance-caillou)
    – chercher le scandale et le faire durer haletant … quel trésor alors, qu’un juge d’instruction au travail !
    – toujours donner l’impression qu’on enquête … mais aller là où quelqu’un aurait intérêt à donner l’info plutôt que d’enquêter en profondeur
    – revendre son info à d’autres quand elle existe

    La plupart des agences de presse sont en faillite ou subventionnées.
    Même l’info sur le net subira ces principes.
    Il n’y a pas de modèle économique pour de l’info de qualité que personne n’est prêt à payer.

  2. Ce n’est pas faux !

    A une nuance près … Il existe des médias qui arrivent à se maintenir sur le fil de l’objectivité apparente.

    Je pense en particulier à « Radio Classique », radio que j’aime bien parce qu’elle diffuse de la musique selon mes goûts (certes !), mais surtout parce que l’information diffusée est et reste équilibrée : R.C. invitera aussi bien Bruno Gollnisch, du front national que Jean Luc Mélanchon du parti de Gauche.

    Curieusement, cette éclectisme fait que les intervenants sont plus mesurés, moins « langue de bois » que sur les médias plus traditionnels.

    Leur message est-il moins audible pour autant ? Pas forcément à mon goût ! Mais là où Petit Nuage à raison, c’est qu’un tel équilibre coûte cher en animateurs de qualité !

    Pour Radio Classique, le mécène ne s’appellerait-il pas Bernard Arnaud ? … Évidemment !

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