S’il y a un sujet pour lequel le débat est absent, c’est bien le mariage pour tous (alias, le mariage pour les homosexuels).
Au fait, qu’en pense l’église catholique ?
Je suis sûr que vous aller être surpris …
Le document
Le conseil des évêques de France a produit un document que vous trouverez ici.
Ce document est remarquable par la qualité de sa rédaction, par la réflexion approfondie qu’il traduit, mais également par les thèses qu’il défend.
Le commun des mortels se serait peut être attendu à une plaidoirie sectaire expliquant pourquoi il ne faut pas que les homosexuels aient accès au mariage !
Perdu ! la réflexion des évêques de France dépasse de beaucoup cette vision simpliste à laquelle beaucoup aimeraient cantonner le clergé.
–
La thèse des évêques de France :
Il est difficile, voire terriblement réducteur, de faire une synthèse d’un document si riche et si mesuré.
Simplement pour que vous ayez envie de le lire, voici ce qu’il contient :
Les évêques confirment tout d’abord leur compréhension et le respect qu’ils ont pour les personnes homosexuelles,
Ils regrettent qu’il ne soit pas possible de débattre du mariage homosexuel et de l’adoption sans se faire taxer d’homophobie,
Cette remarque étant faite, le document présente les différentes thèses défendues par les uns et les autres, et développe le fait que le mariage recouvre trois réalités :
- le contrat passé entre deux personnes, et qui régit les problèmes d’imposition, de succession … etc
- la reconnaissance de l’amour et de l’engagement de deux personnes l’une envers l’autre,
- la fondation juridique et humaine d’une famille, et en particulier pour ce qui concerne l’accueil et l’éducation des enfants
L’Église Catholique considère les deux derniers points comme indissociables, d’autant que pour les croyants, Dieu lui même s’investit dans la relation entre un homme et une femme qui co-participent à l’œuvre du Créateur.
Ceci étant précisé l’Eglise comprend et entend que les homosexuels demandent que soit traité le premier point (l’aspect juridique) et que leur soit reconnu le deuxième (la reconnaissance de l’amour).
Par contre les évêques soulignent les dangers que représenterait une modification insuffisamment réfléchie du troisième point et craignent que l’extension du droit de la famille aux couples homosexuels, ait des conséquences démesurées sur l’organisation sociale actuelle.
Ils suggèrent donc que le mariage homosexuel soit traité sans idéologie et avec respect pour les points un et deux, et que l’état soit très prudent pour le point trois.
Voilà en gros ce que disent les évêques.
Ceux qui attendaient du sectarisme en sont pour leurs frais.
–
Conclusion
Monseigneur Vingt-trois, Archevêque de Paris, a présenté cette thèse à Madame Christiane Taubira, Garde des Sceaux.
Il aurait eu le sentiment de n’être ni entendu, ni même écouté.
Alors que le principe de précaution est inscrit dans la constitution, il est étonnant de voir un gouvernement prêt à légiférer sur un sujet si sensible sans même écouter les gens raisonnables qui leur font part de leur point de vue.