Et si on regardait les choses avec un peu de recul ?

Voilà 100 jours que je n’ai écrit aucun article.

Aujourd’hui, je souhaite vous faire partager mon bilan comparatif entre l’ère Sarkozy et la période Hollande.

Soyons clairs : malgré mes efforts, j’ai un peu de mal à trouver des points positifs dans l’action du nouveau gouvernement ; mais essayons quand même …


La Sarkosie :

Le Président Sarkozy a souhaité faire progresser l’économie et la société française ; le sens de son action reste bien entendu sujet à débat, mais sa volonté de « faire bouger les lignes » est aujourd’hui incontestée.

Il ne s’est pas appuyé sur des a priori idéologiques (ce qui a pu lui être reproché), mais a considéré que l’avenir du pays était dans une économie forte et un pacte social équilibré, laissant le moins possible de gens hors du circuit productif.

Pensant que le travail génère l’emploi, et non l’inverse, il a poussé par tous les moyens à la création d’activité, à la fois en fluidifiant le marché du travail, et en favorisant le développement des entreprises.

Il a également eu la volonté de casser les lourdeurs qui encombrent la société française : les syndicats trop partisans, les groupes de pression de droite comme de gauche, la pensée unique … etc

Paradoxalement, le Président Sarkozy n’a nullement été un libéral, mais plutôt une espèce de néo-bonapartiste, conscient du fait que rien ne pouvait avancer, selon lui, sans une action volontariste forte.

C’est la raison pour laquelle, il a entamé un grand nombre d’actions, quelque fois en donnant une impression de « désordre ».

Sur toutes les actions engagées, un tiers a été menée à bien, un autre tiers a été engagée mais non totalement terminée, et un troisième tiers a été purement et simplement abandonnée, le plus souvent après avoir constaté que le corps social ne comprendrait pas le sens de l’action.

Le président Sarkozy a donc privilégié l’action et le pragmatisme (ses détracteurs ont appelé ça de l’activisme et l’absence de ligne claire !).

L’inconvénient de ce type de procédé et que toute action engagée, terminée ou non, génère son lot de mécontents, et que le Président, sûr d’être sur la bonne voie, n’a pas géré son image personnelle, avec le résultat que l’on sait.

Au bilan :

  • des idées,
  • une volonté forte,
  • beaucoup d’actions souvent très (trop) pragmatiques,
  • un résultat finalement pas si mauvais,
  • mais beaucoup de mécontents.

La Hollandie :

Le Président Hollande est vraiment tout le contraire du Président Sarkozy, à la fois au plan de ses qualités qu’au plan de ses défauts.

François Hollande est fondamentalement un idéologue : selon lui, il n’est pas essentiel qu’une action soit bonne, l’important est qu’elle soit en ligne avec le fondement idéologique qui le porte.

Or le discours tenu par Hollande est destiné à s’approprier les bonnes grâces des populations fonctionnaires et bourgeoises-bohèmes, populations traditionnellement ancrées dans l’imprécation et non dans l’action.

Les fondements de sa politique économique sont peu clairs : chercher la croissance, relance par la consommation … Si on les décline, on se rend compte que ce sont des fondements « anti » (anti-riches, anti-Europe, Anti-Allemagne, Anti-finance) et non basés sur la volonté de faire « bouger des lignes ».

Le socle électoral du président a beaucoup d’idées pour « dépenser l’argent public » et nettement moins pour « générer de la richesse » ; nous entrons donc mécaniquement dans une logique de gouvernement fondée sur l’administration, la redistribution et le y-a-qu’a … Vous avez entendu « impôt » ?

Nous avons donc droit à des actions trois types :

  • La destruction systématique de ce qui a été fait par Sarkozy, non parce que c’est mauvais, mais parce que c’est Sarkosien,
  • des décisions idéologiques pures : mariage des homosexuels, euthanasie, durée de la semaine scolaire, libéralisation pénitentiaire … etc
  • l’augmentation des taxes de tout poil

Analysons les réactions :

Sa politique de dé-Sarkozysation est ressentie par beaucoup comme un enfantillage : défaire n’a jamais été faire la preuve d’une volonté de construire ! passons …

Pour ce qui concerne les débats de société, il faut bien reconnaitre que le mariage des homosexuels, pour prendre un exemple au hasard, n’a vraiment aucune incidence sur la vie quotidienne de la majorité des français … Peut être eût-il été plus urgent de traiter d’autres problèmes ?

Quant à l’augmentation des taxes de tout poil, elle se veulent la marque de sa volonté de faire payer les riches, mais sont majoritairement ressenties par les français, en particulier les fonctionnaires et les bobos, comme un coup direct dans leur portefeuille.

Concernant sa politique européenne et extérieure, personne ne sait où il souhaite aller ; le peu d’indication qu’il a donné sur sa volonté d’action (renégocier avec l’Allemagne par exemple), s’est soldé par une pantalonnade plutôt piteuse, qui n’a échappée à personne.

Pour résumer, la dureté de la crise et les réalités économiques le forcent à avouer son impuissance face aux évènements et à prendre finalement des décisions contraires aux dogmes qui fondent son discours.

C’est la raison pour laquelle l’opinion française ressent :

  • pour ceux qui ont voté pour lui par idéologie : un début de trahison
  • pour ceux qui ont voté pour lui par anti-sarkozysme : la découverte que finalement le Président précédent était beaucoup plus mesuré et protecteur que ce que la presse voulait bien en dire,
  • pour ceux qui n’ont pas voté pour lui : la confirmation qu’il n’a pas la stature d’un président.

Au bilan :

  • de l’idéologie
  • pas de ligne politique réelle
  • des actions en décalage, voire en opposition par rapport au discours,
  • une économie qui dérive de façon visible,
  • beaucoup beaucoup de mécontents potentiels.

En conclusion :

Encore quelques mois et le président Hollande aura fait la démonstration de son absence totale de contrôle de la situation.

Son problème principal, est qu’il est obligé de scier la branche sur laquelle il est assis :

  • le corps ouvrier, qui n’a voté pour lui que par fidélité à la gauche ou par rejet de Sarkozy, va revenir à Mélanchon ou a Marine,
  • son électorat fonctionnaire et bobo, commence à sentir l’odeur de la trahison,
  • les classes intermédiaires ont de plus en plus des douleurs compulsives au portefeuille,
  • les retraités trouvent que la nation « fout le camp ».

Après le président « bling-bling », le président « bla-bla ».

A force de ramer, j’espère que tout ceci ne va pas nous emmener vers une présidence « bloub-bloub » …

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