En cette période de campagne électorale, tous les candidats qui se présentent contre Nicolas Sarkosy parlent du bilan catastrophique de son quinquennat et de ses innombrables promesses non tenues.
Mais qu’en est-il vraiment ?
Mes sources :
Toujours avide de connaitre la vérité derrière les déclarations grandiloquentes, je lis beaucoup d’ouvrages qui vont de « Pour une révolution fiscale » de Thomas Piketty (Le Seuil), maître à penser du parti socialiste en matière de politique fiscale, jusqu’à « Pourquoi Sarko va gagner » d’Eric Brunet (Albin Michel).
Ce dernier ouvrage résume, de façon certes partisane, mais de manière détaillée l’action du gouvernement pendant ces 5 dernières années ; le bilan est intéressant !
Résumons le.
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Un chiffre global :
L’Institut Thomas-More est un think tank qui rassemble de nombreux économistes ; l’orientation de cet institut est résolument libérale ; L’action de notre président étant jugée plutôt dirigiste, l’institut est peu suspect d’un jugement exagérément positif à son égard !
Ceci dit, l’institut Thomas-More diffuse auprès des décideurs politiques et des médias internationaux des notes, des rapports, des recommandations et des études très sérieuses et très factuelles ; parmi celle-ci, l’analyse des « promesses électorales » et de leur réalisation.
- Avant son élection, le 6 mai 2007, Nicolas Sarkozy a fait 490 promesses de campagne,
- À partir du 7 mai 2007, l’Institut Thomas-More a recensé 829 autres annonces faites par le chef de l’État,
- Le nombre total de promesses est donc de 1319.
Sur ces 1319 annonces, les analystes ont établi que 1246 ont fait l’objet d’un examen approfondi par des instances gouvernementales ou administratives ; en revanche, 73 de ces 1 319 promesses n’ont jamais été traitées.
Au final, 931 promesses ont été réalisées ou sont en cours de réalisation (soit plus de 70%).
Je n’ai pas les chiffres correspondants pour Les présidents Mitterrand ou Chirac, mais je doute qu’un tel taux de réalisation ait été atteint !
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Listons les actions positives à porter à son crédit :
Sur le plan international :
- gestion de la crise,
- première présidence européenne « pro-active »,
- organisation du G20,
- sauvetage des établissements bancaires,
- initiatives internationales pour progresser vers une régulation des marchés (taxe Taubin),
- présence de la France sur le terrain international (Libye, Syrie, Palestine),
- recherche d’un consensus sur les problèmes de la Grèce,
Concernant l’emploi :
- suppression en 2009 des deux tiers provisionnels de l’impôt sur le revenu et versement d’une prime exceptionnelle de 150 euros,
- fusion des Assédic et de l’Agence nationale pour l’emploi dans une structure unique,
- augmentation provisoire des effectifs de Pôle emploi pour accueillir l’afflux de chômeurs supplémentaires,
- révision de l’indemnisation du chômage partiel,
- 950 000 contrats aidés,
- suppression des charges pour les nouveaux emplois, créés dans les très petites entreprises (TPE),
- mesures de soutien à l’embauche dans le cadre du plan d’urgence pour la jeunesse,
- création du régime des auto-entrepreneurs,
Concernant la relance de l’économie :
- mise en place du plan de relance de 28 milliards d’euros, avec d’importants programmes d’investissements publics, ciblés, dans des régions stratégiques,
- naissance du Fonds stratégique d’investissement,
- prime à la casse pour maintenir l’industrie automobile française à flot,
- rénovation urbaine (400 000 logements réhabilités, 150 000 reconstruits),
- suppression de la taxe professionnelle pour renforcer la compétitivité des entreprises,
- TVA à 5,5% pour la restauration,
- fiscalité des heures supplémentaires,
Pour ce qui concerne la société française :
- réforme des retraites,
- réforme des universités,
- réforme portuaire,
- création du médiateur du crédit,
- loi Hadopi contre le piratage des oeuvres culturelles,
- extension du travail le dimanche,
- réforme de la représentativité syndicale,
- suppression de la publicité à la télévision publique après 20 heures,
La sécurité :
- la fusion des RG et de la DST,
- rapprochement entre la gendarmerie et la police,
- politique de l’immigration choisie,
- jurés populaires dans les tribunaux correctionnels et les juridictions d’application des peines,
- peines plancher pour les récidivistes,
L’écologie :
- deux Grenelle de l’environnement,
- prise de positions sur le nucléaire,
Nos institutions :
- limitation du pouvoir présidentiel à deux mandats,
- nomination de ministres de gauche,
- introduction de la diversité au gouvernement,
- procédure référendaire beaucoup plus simple (un cinquième des membres du Parlement ou un dixième des électeurs inscrits peuvent exiger un référendum),
- révision constitutionnelle, renforçant les pouvoirs du Parlement,
- question prioritaire de constitutionnalité,
- réforme des collectivités territoriales,
La santé :
- coup d’arrêt la hausse ininterrompue du déficit de la Sécurité sociale,
- modernisation des hôpitaux (collaboration public-privé) et renforcement des pouvoirs des directeurs d’hôpitaux,
- programme d’aide à la dépendance,
La gestion de l’état
- suppression des « enveloppes » pour les frais des ministres et du président,
- RGPP (Révision générale des politiques publiques),
- non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite,
- suppression de 300 tribunaux,
- TVA à 7%,
- TVA sociale pour octobre.
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Listons les actions négatives à porter à son débit :
J’ai fouillé dans ma mémoire et sur Internet, pour retrouver les faits négatifs qui peuvent lui être reprochés ; je n’ai trouvé que deux têtes de chapitre :
- aller-retour peu glorieux sur le bouclier fiscal et sur l’ISF,
- le fait que certaines réformes n’ont été que partielles.
Pour le reste, la presse est pleine d’invectives, on lui reproche pèle mêle :
- son comportement, son allure physique, son agitation,
- le Fouquet’s, ses vacances sur le yatch de Boloré,
- le « casse toi pov’con », et le nettoyage à la Kärcher,
- la crise financière,
- les mille et un tracas de la vie quotidienne.
Mais à part çà ? S’il vous plait, aidez moi en identifiant du factuel ! Qui peut dire, sans tomber dans l’émotionnel ou dans l’amalgame :
- « A cause de telle décision du gouvernement, les choses vont moins bien pour moi ! »,
- ou, « du fait de l’inaction du gouvernement, je suis maintenant dans la panade ! »
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Conclusion :
Comme on peut le voir, le bilan de notre Président est loin d’être nul !
- Comptez les points positifs listés : il y a eu pratiquement un sujet majeur par mois !
- Comptez les points négatifs : à part des points comportementaux, pas grand chose.
Alors bien sûr ! notre président a mené une politique « de droite » (je n’ai pas dit « libérale »), et certains peuvent souhaiter une orientation différente ! Mais de là à dire qu’il a été nul et qu’il n’a rien fait ! NON …
De l’autre côté, François Hollande a l’air super-gentil, mais sa seule responsabilité politique majeure a été d’être premier secrétaire du parti socialiste, parti qu’il a géré de façon trop molle, ce qui a conduit au gigantesque bazar que l’on sait en 2008, et son remplacement par Martine Aubry …
Quand je compare les deux, j’ai quand même un doute !
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