Quand les grands partis ressuscitent la guerre des boutons !

Les grands partis se livrent à une gigantesque bataille de polochons, les boules puantes volent en tout sens, les députés de base montent sur leur chaise pour tirer la langue au camp adverse, et reçoivent pour toute réponse des bombes-à-eau qui éclaboussent autant la cible que ceux qui les ont lancées …

Triste spectacle que cette ridicule guerre des boutons …

Et qu’en pensent les français ?


Mais, bon sang de bonsoir, se rendent-ils compte du ridicule de la situation ?

Dans ma longue vie professionnelle, il m’a été donné de vivre, dans le contexte des grands groupes internationaux, des conflits importants entre équipes concurrentes.

Qui dit « conflit important », dit « procès d’intention », « caricatures », « coups-en-vache » … mais quand le brouhaha est trop fort, le patron sort de son bureau et siffle la fin de la récré ! Et tout le monde rentre dans le rang, en maugréant un peu, mais en sachant que c’est la seule solution (sauf à prendre le risque de se faire virer !) ; les équipes se mettent alors autour d’une table pour déterminer les bases d’un travail en commun.

Pour la classe politique actuelle, le conflit entre « équipes concurrentes » est évidemment la base du métier ; les déclarations enflammées, les désaccords et la lutte pour défendre ses idées font partie du quotidien.

Mais quand le débat d’idées est remplacé par le chahut, les arguments remplacés par l’usage de la désinformation, que l’insulte remplace le raisonnement, que le brouhaha devient assourdissant et dépasse les limites du raisonnable, qu’on en oublie de traiter les vrais problèmes … Il y a incontestablement une dérive majeure.

Les électeurs, qui sont en quelque sorte les « patrons » des politiques, regardent effarés le pugilat ! Ils tentent de faire entendre leur voix, et se font sèchement rabrouer au motif que les politiques ont été élus, et que les humbles citoyens n’ont plus droit à la parole.

On croit rêver !

La vraie vie politique, ce n’est pas ça !

Imaginons un instant que les relations internationales se traitent comme la politique en France !

En réponse à Poutine sur la Crimée, notre président ferait diffuser une photo de son homologue russe en train de caresser la croupe d’une belle blonde ; Poutine répondrait alors en accusant Hollande d’avoir fait financer sa campagne par Jean Baptiste Doumeng et Pierre Bergé ; François déclarerait alors ubi et orbi être scandalisé par l’attitude de Vladimir et exigerait des excuses faute de quoi il diffuserait un enregistrement dans lequel Poutine traite Medvedev de « vieille bique » ; en conséquence de quoi Poutine nous coupe le gaz et envahit l’Ukraine histoire de montrer qu’il est le plus fort ….

Restons sérieux ! C’est évidemment pas comme ça que se traitent les affaires internationales.

Et pourquoi nos affaires domestiques ne se traiteraient elles pas avec le même professionnalisme ?

Y a-t’il des hommes et des femmes politiques qui refusent cette dérive?

Je crois que oui !

Henri Guaino essuyant des sarcasmes et paroles déplacées de la part de Jean-Luc Romero, conseiller régional d’Ile-de-France apparenté PS, quitte le studio de C-à-vous en disant : « C’est terminé, je refuse de débattre dans ces conditions ».

Je pense qu’il avait raison ! Ce n’est pas parce que certains hommes politiques utilisent la télévision non pour débattre d’idées, mais pour démontrer leurs talents de catcheurs ou faire montre de l’étendue de leur vocabulaire graveleux, que la partie adverse doit accepter ce type d’exercice.

Brice Hortefeux qui refuse d’entrer sur le plateau de l’émission-pour-tous en pleine affaire des enregistrements réalisés par Patrick Buisson, alors qu’Edwy Plenel est présent.

Là encore, il a eu raison ; Edwy Plenel n’est pas là pour débattre d’idées, mais pour développer son business en manipulant le scandale et l’anathème.

Il y en a certainement beaucoup d’autres dont je n’ai pas noté la position courageuse ; il faut dire que les médias évitent curieusement d’en faire trop de publicité !

Mais enfin, quel est le le boulot d’un député ou d’un ministre ?

Un député est élu ! Un ministre ne l’est pas, mais il est nommé directement ou indirectement par le Président de la République qui est également élu.

Les élus ont la tâche de gérer, quoi qu’il leur en coûte, les affaires de la nation selon les désirs exprimés par les électeurs … Ceci s’appelle la démocratie.

Une petite remarque : la démocratie n’est pas « vous avez voté pour moi, alors maintenant je suis légitime pendant 5 ans », mais « puisque vous avez voté pour moi je suis votre interprète pendant 5 ans » … nuance

Or :

  • jamais le peuple n’a demandé que Monsieur Hollande ménage son hypothétique ré-élection en détruisant Nicolas Sarkozy,
  • jamais le peuple n’a demandé que la France soit mise à feu et à sang en allumant des conflits aux quatre coins de notre société,
  • jamais le peuple n’a demandé que nos enfants s’expatrient,
  • jamais le peuple n’a demandé que l’Europe nous mette sous tutelle,
  • jamais le peuple n’a demandé que les politiques nous cachent la vérité financière,
  • jamais le peuple n’a demandé que l’on augmente encore les dépenses.

Par contre :

  • le peuple demande que le chômage baisse,
  • le peuple demande que la France reprenne son rang de grande puissance industrielle,
  • le peuple demande que les retraites soient garanties,
  • le peuple demande que le « modèle social français » ne soit pas détruit, ni volontairement ni par inadvertance !

Après d’accord, il peut y avoir des sensibilités différentes selon que l’on est de gauche ou de droite, du haut ou du bas, et comme le diable se cache dans les détails, les élus sont là pour garantir que les choses se passent normalement.

Que faire ?

Je crois que l’on en est à un point où on ne peut pas éviter de renverser la table !

Une révolution ? non … Notre pays est devenu trop ‘civilisé’ pour ça !

Un homme providentiel ? ça ne suffira pas ! Il sera balloté entre les partis, pris pour cible par les médias, il ne pourra pas humainement gérer les tornades prévisibles.

Un homme consensuel, au dessus des partis, avec quelques réformes clefs imposées dès le départ : oui, sans doute.

Parmi les réformes constitutionnelles ou quasi-constitutionnelles souhaitables :

  • Garder le bi-camérisme mais diviser le nombre de députés et de sénateurs par 2 voire par 3, (on verra mieux ceux qui travaillent et ceux qui ne font que de l’agitation)
  • Repasser à 7 ans pour le Président de la République,  (que l’on arrête la campagne présidentielle permanente)
  • Abandonner le scrutin majoritaire au profit d’une proportionnelle forte, (que l’on favorise les compétences, aux dépens des appareils)
  • Instituer les référendum d’initiative populaire,
  • Instituer un texte qui aurait une valeur quasi-constitutionnelle, et qui fixerait les seuils qu’il est impossible de dépasser au niveau budgétaire, (que l’on sache de quoi on parle)
  • Etablir à côté des nombreux Codes existant, un Code de la Presse ; pénaliser l’injure par voix de presse et la diffusion de fausses nouvelles ; prévoir des peines dissuasives, non envers les journalistes, mais envers les éditeurs de presse, comme par exemple l’interdiction de paraître, ou la mise en place de verrous Internet  (que l’on mette fin à ce bordel où la communication remplace la politique),
  • trouver une solution simple et rapide pour assouplir les contrats de travail,
  • Mettre fin a quelques scandales comme le régime des intermittents du spectacle, ou les différences entre les régimes de retraite privés et publics.

Conclusion :

Nicolas reviens !

Ne sois plus membre d’aucun parti ! Entoure toi de personnalités connues et appréciées de droite comme de gauche,

Commence par un référendum pour partir sur de bonnes bases …

Et en avant !

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