Le danger de l’adoption pour tous …

Habitué des Manifs-pour-tous, je suis allé avenue de Breteuil ce week-end  avec 34.999 autres personnes.

Parmi les orateurs, un médecin pédiatre dont je n’ai pas noté le nom, et qui a tenu un discours limpide comme on en entend peu.


Ordre naturel et ordre du désir

En gros, il nous a expliqué les dangers du « mariage pour tous » tel que présenté par le gouvernement.

Son explication était articulé sur la différence en « l’ordre naturel » et « l’ordre du désir ».

Pour ce faire, il a analysé l’évolution du mariage (celui que l’on connait depuis des siècles) au fil du temps.

en 1950, les jeunes gens se mariaient par amour (comme aujourd’hui), ils avaient des enfants et à partir de là, l’organisation sociale était telle que tout s’opposait à la séparation du couple.

Évidemment cette présentation des choses peut nous choquer aujourd’hui, nous qui nous sommes accoutumés à la liberté totale de faire ce que nous voulons : l’objectif social était en fait le bien des enfants nés du mariage.

Aujourd’hui le mariage est devenu l’expression d’un choix, d’une volonté, d’une envie ; le mariage souhaité à un instant T, peut ne plus correspondre aux désirs des époux à l’instant T+1.

L’organisation sociale autorise donc, voire favorise, la séparation immédiate, d’où le taux croissant des divorces et l’explosion des comportements égoïstes.

Finalement, la souffrance des enfants est masquée ! Ils ne sont pas assez mûrs pour comprendre qu’ils pourraient vivre autrement ; et de toute façon, ils ne votent pas … conclusion : le plus faible paie pour satisfaire les pulsions égoïstes des plus forts.

La loi Taubira

Avec la loi Taubira, la situation pourrait devenir la même en matière de filiation.

Hier un enfant venait au monde de l’union charnelle de deux personnes (forcément de sexe différent !), et les dites personnes, parce qu’elles avaient engendré cet enfant, avaient des devoirs envers lui.

Notons au passage qu’engendrement et parentalité (« nous avons conçu cet enfant donc nous sommes ses parents ! ») étaient donc étroitement liés ; c’est là le point clef : le point qui va diviser sur le mariage pour tous.

Les parents (ceux qui avait engendré) devaient protection et assistance à l’enfant ; ils avaient l’obligation de le soigner, de le nourrir, de l’élever ; ils étaient irrévocablement responsables de lui jusqu’à sa majorité.

Pour traiter les exceptions, la société avait créé une parentalité symbolique : l’adoption plénière, de par la loi totalement assimilée à la parentalité réelle, et qui respecte le fait qu’un seul couple de parents prend en charge l’enfant, avec les droits et les devoirs des vrais parents.

Accessoirement, cette logique juridique et sociale expliquait l’interdiction qui était faite à un donneur de sperme de se faire connaître, ou à un enfant adopté d’accéder à son dossier et y découvrir le nom de celle qui a accouché de lui sous X.

Avec la loi Taubira, engendrement et parentalité deviennent disjoints, non pas pour traiter les exceptions, mais dans tous les cas.

La parentalité n’est plus le fruit d’une union, ou dans sa version symbolique le moyen de corriger deux accidents de la vie (les parents qui ne peuvent avoir des enfants, et les enfants qui n’ont pas de parents), mais devient un acte volontaire et planifié permettant à un couple de se fabriquer un rôle de « parents » ; cette rupture ouvre le chemin de la PMA et de la GPA, lesquels sont inscrits en pointillé dans la loi !

Les enfants adoptés par les couples homosexuels ne seront finalement que le fruit d’une décision à un instant T, un peu comme celle d’acheter un appartement en commun, ou d’écrire un testament en faveur de l’autre ; une décision administrative, qu’il sera donc possible d’annuler par une autre décision administrative.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, n’allons nous pas connaitre des dérives similaires pour la filiation, à celles que nous avons connues pour le  mariage, dérives qui s’étendront à toute la société :

  • Sera-t-il toujours possible de faire peser sur un seul couple de parents la responsabilité de la prise en charge de l’enfant ? Où l’enfant aura-t-il potentiellement 4 parents (les « engendreurs », et les adoptants) ?
  • Pourquoi ne pas « divorcer » de nos enfants ? (le phénomène existe déjà à l’étranger)
  • Pourquoi ne pas adopter à l’essai ?
  • Pourquoi ne pas refuser (pour cause de mauvaise qualité du résultat), l’enfant porté par une mère porteuse ?
  • Pourquoi se limiter à deux parents ?
  • Pour ne pas « revendre » son rôle de parent au nouveau compagnon de son conjoint ?

Comme vous le voyez les perversions sont potentiellement très profondes et ne pourront que s’étendre à tous les couples, même hétérosexuels.

C’est la raison pour laquelle beaucoup de français refusent cette loi.

La difficulté à expliquer les dangers de cette loi

Dans notre monde de l’instant, qui n’écoute que les raisonnements superficiels et ne s’engage que sur des discours emphatiques mais creux, expliquer ce genre de choses est complexe.

Il faut donc que nous nous fassions une conviction, et une fois notre conviction forgée, nous en tenir à des slogans … c’est malheureux, mais c’est comme ça !

Donc, comme disent les manifestants de la manif pour tous : « nous ne lâcherons rien ! ».

Conclusion

Madame Taubira a raison : il s’agit bien d’un changement de civilisation.

Comme l’engagement politique de toute sa vie été l’indépendance de la Guyane, et la lutte contre la république française, colonialiste et oppressive, je pense malheureusement que son action est une action consciente de destruction de notre civilisation !

Mais qui donc l’a nommée à ce poste ?

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