De l’alliance entre les médias et le parquet

Dans toute société démocratique, il importe qu’à tout pouvoir corresponde un contre-pouvoir.

Mais est-ce bien le cas actuellement ?


Les mécanismes vertueux de la magistrature

La justice, incarnée par la magistrature, n’est pas un pouvoir en soi, puisque sa seule mission est d’appliquer la loi qui a été votée directement ou indirectement par le peuple.

D’ailleurs, si certains juges s’arrogeaient le droit d’inventer leur propre loi (ce qui arrive plus souvent que l’on veut bien le dire, mais plus par ignorance que par volonté de contourner le loi), alors la cour d’appel, puis la cour de cassation, corrigeraient automatiquement le tir.

La magistrature possède donc son propre mécanisme vertueux ; son propre contre-pouvoir interne.

Toute la magistrature ?

Ce mécanisme vertueux n’est pas aussi évident pour le parquet ; en effet, même si être procureur est une étape de la vie professionnelle d’un magistrat, le parquetier n’est pas un juge ! Il n’est pas indépendant.

Son rôle est de représenter les intérêts de l’état !

Si d’aventure un procureur requérait une peine non prévue par la loi, ou totalement injustifiée, les juges ne manqueraient pas de s’en apercevoir, et statueront in fine dans un sens conforme à la loi.

Sauf que les actions du parquet sont publiques ; que le simple fait de faire l’objet d’une information judiciaire est déjà une « presque condamnation » aux yeux des citoyens ordinaires, et que les réquisitions du parquet sont souvent confondues avec une condamnation.

C’est pourquoi les procureurs et les juges sont tenus au secret ; mais ce secret est-il toujours assuré ?

La perversion du système :

Nous savons bien que le secret de l’instruction a été battu en brèche de nombreuses fois ; et à chaque fois par une alliance opportuniste entre le parquet et les médias.

Quel est le mécanisme ? C’est très simple :

  • les médias ont besoin de matière à publier, si possible dans le sens politique qui leur convient le mieux !
  • le parquet (qui je le rappelle, défend les intérêts de l’état), a des objectifs politiques au sens large.

Supposons donc que le Parquet souhaite détruire un adversaire politique du pouvoir en place (pure affabulation de ma part, bien entendu), alors il suffit que le parquet transmette des informations à la presse avant que les juges se soient saisis de l’affaire, et ledit adversaire sera condamné aux yeux des citoyens :

Pourquoi l’alliance parquet-média est-il une martingale toujours gagnante :

  • Personne ne peut lutter contre les fuites, puisque par définition, le parquet est seul compétent pour initier une action contre ceux qui ont fait fuiter la dite information (puisque l’agressé ne subit pas de préjudice direct lié à la fuite ! mais d’un préjudice indirect à travers l’exploitation qu’en fait la presse !) ,
  • Si dans un moment d’égarement, l’agressé assigne la presse, celle-ci se rebiffe et redouble ses attaques,
  • Enfin, si par extraordinaire l’agressé dénonce publiquement l’action partisane du parquet, la presse protégeant son propre business, l’attaquera en disant qu’il est « indigne de mettre en cause la justice » …

Oui, je sais ! je ne vous apprend rien ! mais que faut-il faire pour empêcher ce mécanisme implacable ?

Ce qu’il faut faire :

Il faut casser le mécanisme décrit ci-avant.

La seule façon de procéder est de donner à l’agressé, la possibilité de mettre en cause personnellement les procureurs et juges qui auront laissé fuiter les informations qui ont alimenté les médias.

« Ça n’a aucune chance de marcher ! (diront certains), les juges ne condamneront pas le parquet ! » …

Pas si sûr !

 

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