Le Tripartisme à la française

Le presse vient de découvrir le tripartisme ; elle aurait dû lire l’article sur ce sujet sur ce blog !

Ceci étant dit, le tripartisme à la française est assez différent du multipartisme allemand ou italien !


Le débat sur les idées et le conflit des égos

Le « tripartisme » tel que décrit par la presse recouvre deux réalités :

La première réalité est la multiplicité croissante des micro-partis, des mouvances, des ailes ; sans se forcer on en distingue déjà 12 :

l’extrême gauche se partage entre PC et le parti de Gauche (Mélanchon), plus quelques micro-chapelles

les écolos entre les radicaux et les écolos de gouvernement

le PS entre les frondeurs et les légitimistes

les centristes entre le Modem et l’UDI

l’UMP entre l’aile gauche et l’aile droite

l’extrême droite entre le FN et quelques groupuscules dont la Ligue du Sud

La seconde réalité est la présence de trois « églises » célébrant leur champion, à savoir :

les pro-Valls-Hollande

les pro-Sarkozy

les pro-Marine

A ces trois églises s’ajoutent deux communautés schismatiques : les pro-Mélanchon pour l’extrême gauche, et les pro-Juppé-Bayrou pour le centre.

En dehors de ces segmentations que tout le monde connait, le reste est purement anecdotique.

Le noeud gordien :

Autant un individu normal est capable de faire son marché dans les idées défendues par les organisations politiques en présence, autant il ne peut être qu’exclusif quant à son église d’appartenance.

Comment en effet dire à la fois du bien de Hollande et de Sarkozy, ou de Sarkozy et de Marine LePen (je n’ose pas vous citer Hollande-LePen) ; ces trois églises se haïssent et sont définitivement irréconciliables.

Du coup, dire : « la loi Macron n’est pas si mal », pour un sarkozyste pratiquant, relève du péché mortel ; admettre que Marine LePen n’a pas tort sur tous les points, pour un Hollandiste, est passible du feu éternel ; Quant au Lepeniste pur et dur, il fustige l’UMPS et place sur un même bûcher Hollande et Sarkozy.

Comme aucune des églises citée ci-dessus ne peut avoir la majorité à elle seule, et comme tout accord est voué à une condamnation solennelle, nous sommes bien mal partis.

Comment s’en sortir ?

Sincèrement, je ne sais pas !

Y en aura-t-il un (Sarkozy ?) qui sera assez intelligent pour ne pas se poser en grand prêtre, ne pas brandir une idéologie, et rassembler autour de lui une courte majorité ?

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