Quand les « éléments de langage » remplacent la « langue de bois »

Mars 2014 : Second tour des municipales … la gauche a prit une « dégelée » : les commentateurs et les leaders politiques défilent à la télévision pour nous confier leurs analyses.

C’est vraiment une des premières fois que je vois si nettement la fracture qui sépare hommes politiques et humbles citoyens.


Je m’explique :

Le message des municipales est on ne peut plus clair ! Ce message n’est certainement pas nouveau ; il est donc plus que probable que les hommes politiques en ont eu conscience depuis longtemps.

Or la mission d’un homme politique est précisément de capter les différentes orientations des électeurs, d’en faire la synthèse, d’élaborer une ligne politique, et accessoirement de la mettre en œuvre.

Le but est bien entendu, démocratie oblige, de coller à la demande d’une tranche déterminée des électeurs … Normalement, si j’ai bien compris : une majorité !

Malheureusement, si cette synthèse et l’élaboration de la ligne politique est captée par des idéologues professionnels, qui se laissent envahir progressivement par la croyance qu’ils sont investis de la vérité, alors on observe une disjonction progressive entre le peuple et les appareils.

La prééminence des idéologues est bien révélée par les fameux « éléments de langage » que l’on retrouve maintenant, au hasard des événements, dans toutes les bouches encartées.

La langue de bois d’antan recherchait l’esthétique, le contraste des couleurs, l’alliance des sons, l’opposition des mots afin de rendre les dures réalités de la vie plus supportables : c’était un art ; l’utilisation mot pour mot de « messages convenus » est une discipline oratoire particulièrement ennuyeuse, peu créative, mais qui surtout ne fait pas rêver le bon peuple.

Quelques exemples attristants de manque d’imagination :

  • Les socialistes affirment que « le message du peuple doit être entendu » mais que « le cap actuel doit être poursuivi, dans la  justice ! »,
  • Les écologistes prennent acte de l’échec et déclament que le peuple réclame simplement le développement des industries vertes,
  • Le Front National entend le message des français et en déduit qu’il faut être plus indépendant de l’Europe,

Mais quand on a entendu 10 fois la même phrase dans 10 bouches différentes, on commence à penser que l’on se fait embobiner !

Alors, le bon peuple dit « non », et tous les éléments de langage du monde n’y peuvent rien, sinon l’irriter un peu plus.

Conclusion :

A l’image de l’audimat qui mesure l’intérêt des téléspectateurs pour les émissions de télévision, ou de la bourse qui chiffre l’appétence des investisseurs pour les sociétés, il faudrait mettre en place un service mesurant, acteur politique par acteur politique, l’adhésion des français à leur message.

On aurait des surprises ! 🙂

Laisser un commentaire