De l’écologie integrale et de la Deep Ecology

Dans le cadre de l’initiative « Eglise verte » de l’Eglise Catholique, je viens d’assister à une présentation des travaux du GIEC ; Je me sens capable de vous expliquer ce qui me gêne fondamentalement.

.

La présentation

Je ne donnerai pas, par discrétion, le nom de la présentatrice ; mais elle était indéniablement brillante.

Elle a commencé par nous décrire les grands mécanismes qui régissent le climat : l’influence des océans, des vents de haute altitude comme le Jet-Stream, des phénomènes comme El Niño …

Puis elle nous a présenté les méthodes qui permettent de mesurer les phénomènes et de prédire les évolutions du climat ; elle s’est arrêtée sur les modèles mathématiques qui ont été développés par des équipes de spécialistes, et qui sont retouchés en permanence pour coller à la réalité des mesures.

Tout ceci a l’air très sérieux, très scientifique … indiscutable !

Et a ce stade, je suis d’accord à 99% avec sa présentation.

.

Les mesures de la température moyenne sur terre

Elle nous a ensuite indiqué, ce qui est vrai, que le climat du passé ne pouvait être connu que de façon indirecte, puisque les mesures fiables n’existaient pas avant le début des années 1850.

A contrario, les mesures de la température sur terre existent depuis le début de l’ère industrielle ; selon elle, il n’y a aucun doute sur le fait que la température a brusquement augmenté ces dernières années.

Là encore, je veux bien admettre l’hypothèse, bien que les graphiques présentés aient eu tendance à sur-représenter la hausse des dernières années … Mais bon.

.

La rupture dans le raisonnement

A ce stade de la présentation (qui a duré pas loin de 45mn), j’ai observé une rupture brutale dans le raisonnement.

Alors que tout avait l’air très fondé jusque là, d’une rigueur remarquable, le discours se met à désigner le CO² comme la source de tous nos maux.

Pourquoi le CO² et pas l’H²O ? Pourquoi ne pas présenter les autres causes possibles, comme la conjonctions des cycles solaires ? Un esprit un tant soit peu logique ne peut que percevoir cette brutale bascule dans la rigueur du raisonnement.

S’ensuit un discours qui évolue très vite vers de l’idéologie ; en vrac :

  • bannissement des transports consommateurs de pétrole,
  • économie d’eau,
  • compost des déchets,
  • méthane résultant des flatulences bovines,
  • et évocation de la nécessité de limiter le nombre d’humains sur terre.

Ce discours se termine par une harangue que l’on peut résumer comme suit : « il faut croire au réchauffement climatique, ceux qui n’y croient pas sont de dangereux opposants, des esprits faibles qu’il faut bannir et faire taire ».

Sur ce sujet, l’écologie devient ainsi une véritable religion : elle a son livre saint (le rapport du GIEC) – ses prophètes – ses prédicateurs – ses grand-messes – La certitude d’avoir raison – La promesse de l’enfer et de la damnation éternelle pour les incroyants – et en y regardant bien, ses terroristes !

.

Cette rupture dans le raisonnement est-elle inévitable ?

Il est évident que prédire l’avenir est un art difficile – Et c’est le côté très positif du GIEC (dans ses principes initiaux) que d’avoir essayé de mettre de la rigueur dans la démarche.

Je comprendrais donc que l’on parle d’ « hypothèses » pour l’avenir, ou de « scenarios » … Mais parler de ce qui va se passer avec une telle certitude, et en déduire des injonctions aussi fortes ne peut que jeter le trouble, ou pire : provoquer une panique générale, un découragement ou des affrontements entre « croyants » et « incroyants ».

Souvenez vous du trou dans la couche d’ozone ? C’était une certitude il y a quelques années … Qu’est devenue cette certitude ?

.

Le croisement entre deux logiques

La logique climatique

Comme vous l’avez compris, l’évolution du climat est un fait qui fait raisonnablement consensus.

Par contre la relation entre cette évolution et le taux de CO² dans l’atmosphère n’est vraiment pas démontrée.

Il est par ailleurs établi que notre planète a connu, dans un passé lointain, des taux de CO² beaucoup plus élevés qu’aujourd’hui, et des périodes où la planète était plus chaude : rappelons nous que le Groenland porte ce nom car c’était une terre « verte » lors de sa découverte au 10ème siècle.

Comprendre ce qui se passe est indispensable … Mais imposer les solutions, surtout si elles sont radicales, nécessite un minimum de consensus sur les causes, ce qui n’est pas encore le cas.

La logique énergétique

Parallèlement au défi climatique, il est indéniable que nous avons à faire face à un défi énergétique.

Le pétrole, le gaz naturel, le charbon, vont finir par s’épuiser, et il est urgent que tous les pays prennent conscience de cette échéance.

Or il est patent que ce discours raisonnable n’a jusqu’ici ému personne.

L’évolution climatique ne serait-elle pas le moyen de faire évoluer les mentalités ?

La grande manipulation

C’est, sans doute ce qu’on pensé des gens très bien ; la manœuvre apparait comme évidente :

  • primo : les politiques ont fait une OPA sur le GIEC pour s’approprier sa crédibilité scientifique,
  • secundo : le CO² a été choisi pour tenir le rôle de fautif universel car il est émis dès que l’on brule du pétrole, du gaz ou du charbon : il a été désigné comme le seul responsable de l’évolution climatique, que ceci soit scientifiquement démontré ou non,
  • tertio : la peur d’un réchauffement catastrophique de la planète a été invoquée pour faire évoluer les mentalités et entrer rapidement dans la phase de l’après pétrole.

Il est clair que la manipulation fonctionne plutôt bien (du moins dans sa phase « panique des masses ») … Mais avec elle, le risque majeur de voir des groupes de pression profiter de l’aubaine pour prendre le pouvoir économique, voire le pouvoir politique (le Covid19 n’est-il pas la démonstration que ceci est possible ?).

.

Le dilemme

Comment réagir individuellement ?

Conscient de la fin prochaine des combustibles fossiles, il est possible de « marcher dans la combine » et abonder dans le sens de la doxa climatique, au risque d’être les idiots utiles des profiteurs du système,

Il est également possible de ne pas accepter complètement cette « manipulation » et de revenir à des raisonnements plus rigoureux (ce qui est d’ailleurs la démarche initiale du GIEC), qui nous éviteront sans doute bien des errements …

A vous de choisir ; moi je choisis la seconde voie car elle me semble plus saine.

NB: certains appelleront ça du complotisme, du climato-scepticisme voire de l’extrême droitisme ; je m’en fiche … Moi j’appelle ça de la rigueur.

.

Et « Laudato Si » dans tout ca ?

La présentation dont j’ai parlé ci-dessus était faite dans le cadre de l’initiative « Eglise Verte » qui s’emploie à suivre les orientations de l’encyclique papale appelée « Laudato Si ».

Ceci me pose un vrai problème :

primo : L’écologie telle qu’on nous l’a présentée ci-avant a toutes les caractéristiques d’une nouvelle religion, avec la distinction entre les adeptes du bien, et les mal-pensants ! C’est un risque majeur de cassure dans l’Eglise.

Imaginez que l’Eglise ait organisé dans le passé des débats politiques, en soutenant Pétain, ou en prenant parti pour les thèses communistes dans ce qu’elles avaient de positif … Ceci aurait immanquablement semé une profonde discorde chez les catholiques, et nous en aurions encore des stigmates !

La mission de l’Eglise est de rassembler autour du Christ, pas de faire de la politique.

secundo : L’Eglise a quelque chose à dire sur l' »écologie humaine » : sur le respect de l’homme et sur le respect de la création (la « maison commune ») ; l’Eglise appelle cela « l’écologie intégrale ».

Mais la « Deep-Ecology », dont la présentation dont j’ai parlé plus haut est la mise en bouche, va nous conduire inéluctablement vers des constats à 180° avec les Evangiles ; par exemple, le constat qu’il y a trop d’humains sur terre, qu’il faut trouver des solutions rapides pour diviser la population humaine par 2 ou 3 … Et ne soyons pas dupe, c’est une thèse très sérieuse défendue par des « spécialistes » qui ont pignon sur rue ! (j’ai assisté sous l’égide du diocèse à une journée « fresque du climat » qui nous emmenait tout droit vers ces thèses !)

En clair, j’ai peur de la récupération de l’ « Eglise verte » par les activistes écologistes.

L’Eglise doit se définir ses propres lignes de conduite, et non embrasser des thèses dont la motivation n’est pas en ligne avec notre foi.

.

Ma conclusion :

  • L’écologie intégrale prônée par l’Eglise : oui
  • L’écologie intelligente et raisonnée : oui
  • La Deep-Ecology qui se cache derrière l’idéologie que l’on nous a présenté : non