La PMA entrainera la GPA

Ceux qui se disent fermement opposés à la GPA, mais favorables à la PMA sans père, sont au mieux des inconscients, au pire des manipulateurs.

Déroulons le fil du raisonnement qui mène de la PMA à la GPA.


La PMA qui existe aujourd’hui

La PMA est une procédure médicale visant à pallier aux infertilités d’origine pathologique. C’est pour cela qu’elle est encadrée par le Code de la Santé Publique, et est réservée aux couples hétéros en âge de procréer dont l’infertilité pathologique est médicalement constatée.

Elle s’inscrit donc dans une logique thérapeutique.

La PMA pour toutes

La presse et les associations tentent de nous faire admettre qu’il est possible, et même juste, d’ouvrir l’accès à la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes : c’est la PMA pour toutes.

Il est vrai qu’une femme n’a pas besoin d’être mariée à un homme pour concevoir un enfant ; que si une impossibilité pathologique vient contrarier son projet, il n’est pas éthiquement inenvisageable de lui ouvrir l’accès à la PMA puisqu’il s’agit d’une indication médicale.

Si par contre la PMA pour toutes devient un moyen de concevoir un enfant sans avoir de rapport avec un homme, alors l’aspect pathologique disparait pour laisser la place à la simple convenance personnelle.

Dans ce dernier cas, il serait évidemment illogique de faire rembourser cette PMA de convenance par la sécurité sociale.

  • Nota : à ce stade du raisonnement il faut évidemment considérer les arguments des opposants qui soutiennent qu’il ne faut pas favoriser la création d’orphelins de père ; cet argument est tout à fait recevable ; il vise à combattre la PMA en tant que telle, mais est « latéral » par rapport au fil du raisonnement que nous suivons pour démontrer comment la PMA pour toutes pourrait conduire à la GPA.

Le droit à l’enfant

Or les défenseurs de la PMA pour toutes combattent pour le remboursement intégral et universel, qu’il s’agisse d’une PMA thérapeutique, ou d’une PMA de convenance personnelle.

La raison est qu’ils souhaitent faire implicitement reconnaitre un droit à l’enfant.

En effet, si l’enfant est un droit, alors il est naturel que la communauté nationale en finance la mise en œuvre.

Inversement, si le remboursement n’est pas accordé, alors il sera difficile de faire admettre implicitement que l’enfant est un droit ; d’où leur combat.

L’extension inéluctable à la GPA

Il n’aura échappé à personne que les couples d’hommes ne peuvent bénéficier de la PMA pour toutes, et que si le droit à l’enfant est reconnu, ils seront donc privés de ce droit.

De même, les couples dont la femme souffre d’une infertilité incurable, ne pouvant être traités par PMA, resteraient aussi privés de ce droit à l’enfant.

Cette différence de traitement serait alors dénoncée comme discriminatoire, ce qui imposerait que le législateur légalise la GPA, seul moyen (hors l’adoption) pour que les couples infertiles par nature aient des enfants.

En conclusion

Comme on le voit, pour combattre la PMA pour toutes, l’argument le plus fort est qu’il ne convient pas de créer volontairement des orphelins de père.

Toutefois, si par malheur la PMA passait quand même, le vrai danger éthique sera la reconnaissance implicite du droit à l’enfant.

C’est ce droit que nous devrons combattre ; et pour commencer, il ne faut pas que la PMA de convenance soit remboursée.